D'accident. "De manière imprévue" : La vi comment le souvrain pere A ordené du ciel l'espere, Qui obliquement ades tourne Au tour de son aixiau a ourne, Entre les deux poles assise, Et comment et par quel devise De son mouvement gravissant Vait les estoilles ravissant, Qui sont toutes en lui fichiees Et par ces voies despechiees. D'orient jusqu'en occident Les tourne, non pas d'accident, Mais par nature, et puis arriere les retourne d'autre maniere de occident en orient, sanz riens trouver contrariant, en vint quatre heures d'espace et tout au tour du ciel s'en passe. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 81).

"Connaître qqc." : Virgille, qui apres moy vint, Long temps de mes vers lui souvint, Car bien les avoit acointiez (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 27).

[L'obj. désigne une chose] "Saisir, prendre" : ...Fille, or acole Celle eschiele, et devant iray Et bien et bel te conduiray. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 73).

Part. passé en empl. adj. "Accroupi, ratatiné" : Si n'estoit elle pas crespie, Laide, envieillie, n'acropie, Aincois estoit fresche et nouvelle, Blanche com lis, plaisant et belle. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 99).

"Préparer" : Un exemple Valere donne D'un chevalier dont il raisonne, Cornelius Scipio nommez, Que tantost com fu acesmez Et ordenez pour bataillier, Il commanda a retaillier Les superfluitez de l'ost. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 186).

"Pourvoir de toutes sortes d'agréments" : Ne chose bonne a medicine, Prouffitable herbe, flour, racine, Neis poulieul, ysope et mente, Ne cuidiez mie que je mente, Dont tout le lieu ne soit semé, Qui par ordre est bien acesmé. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 34).

"Faire cas de, tenir compte de qqc." : Si est des parties de France Le bon, vaillant, plain de souffrance, De la terre de Bourbonnois, Qui n'aconte a tresor deux nois, Fors au tresor de gentillece, Ou il a mis sa soubtillece. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 192-193).

Par affermance. "Catégoriquement" ( cf.O. Collet, Bibl. d'Human. et Ren.63, 2001, 156) : Que prince soit plain de clemence, Piteux et doulz, par affermance El dit Seneque en un epistre (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 239).

Empl. pronom. "Se munir, se pourvoir" : La fausse a double regardeure, La d'influence mal seure S'affubloit et moult ordenoit Du meschief qu'au monde donnoit Et des biens non seurs autressi (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 96).

Empl. pronom. "Se restaurer de" : Ces arbres que tu si haulz vois, Ou d'oysiaux on ot toutes vois, Qui on fruit et flour et verdure Et ombre font contre l'ardure Du souleil, c'est pour le confort Des passans qui cheminent fort, Car ilz se peuent aaisier Du fruit et eulx rassasier. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 41-42).

Inf. subst. "Lever du jour" : Le philosophe, a l'ajourner, Dist qu'il vouloit ce soing finer. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 201).

"Employer" : ...et sensiblement Devers la royne alua Son parler et la salua De par la mere souveraine (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 111).

Part. passé en empl. adj. "Qui a la mesure, les proportions appropriées" : La melodie et le doulz son, L'armonie et belle chancon Que la font ces biaux mouvemens Celetiaux aux tournemens De ces clers cercles mesurez, Qui sont si tres amesurez Et par proporcions assis Qu'il en yst un doulz son rassis (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 87).

"Empressé, impatient" : ...par ce j'oz puissance et force Et du veoir fus si amorse Qu'en corps ne me grevoit n'a l'ueil Trop chault ne lueur de souleil. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 78).

Au passif. Estre appensé à qqc. "Avoir ses pensées tournées vers qqc." : Car riens n'y trouvay au fort Qui me peust donner confort D'un desplaisir que j'avoie, Dont voulentiers queisse voie De m'en oster la pensee, Ou trop estoie appensee. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 8).

"Brûlant, ardent" : Une cainture qui pendoit Avoit cainte, dont les mordans Sembloient deux charbons ardans (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 105).

Ardent de + inf. "Qui brûle du désir de" : Le tres noble duc de Bourgoigne, A qui qu'il plaise ou qui qu'en groigne, N'est il alez or en Bretaigne Mettre accort, comment qu'il empreigne, Entre les barons descordans Entr'eulx, de gouverner ardans, Pour ce qu'ilz ont jeune seigneur ? (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 159).

Empl. intrans. "Arriver" : En une champaigne arrivasmes. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 31).

Empl. trans. Assentir que. "Être d'accord pour que" : Et de ces nobles Dieux consent, Et tout le monde si assent Que par toutes les nacions Du monde ou gent ont mansions, Le plus noble si soit le chief De tous (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 150).

Empl. pronom. S'assentir à qqc. "Être d'accord avec qqc., consentir à qqc." : Et aux princes moy adrecant, Diray, se Raison s'y assent, Com nobles doivent estre fais, S'estre tenus veulent parfais. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 232).

Empl. pronom. "Se soumettre servilement, s'assujettir" : C'est le tour de quoy elle sert Ce monde cy, qui trop s'assert. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 189). Cellui est cler, cellui est hault, Cellui est noble et cellui vault, Cellui bien sa noblece garde De qui vertu et sens le garde Si qu'il ne se daigne asservir A nulz villains vices servir, Ains surmonte par vive force Toute chose a vilté amorse. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 180).

Part. passé en empl. adj. "Opprimé, oppressé, tourmenté" ( cf.O. Collet, Bibl. d'Human. et Ren.63, 2001, 157) : ...Si dit de cellui Seneque qu'il estoit contraint D'estre de tous vices astraint Par l'inquisicion parfaite Qui lui ert par lui meismes faite. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 228).

Attacher qqc. "Attacher qqc." : ...si hault monta que la cire Des eles que lui ot son sire Atachees se fu fondue. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 75).

"Origine" : Qui se veult donner clerement A cognoistre, premierement Doit dire de quel nacion Il est et son attraccion (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 12). D'un des enfans du preux Hector Qui plus avoit force que un tor, Vindrent li prince qui couronne Portent en France, com raisonne L'istoire qui fait mencion D'eulx et de leur attraction. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 155-156).

Empl. trans. "Encourager, approuver, sanctionner" : Et a par moy me suis sousrise De ce que chascune auctorise Ce qui lui plaist et vient a gré (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 165). ...bien monstras que tu auctorisoies plus l'estat de ceste perphecion de povreté que nul autre, quant pour toy meismes l'esleus. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 222).

En partic. D'autorité. "Qui a du pouvoir, recommandable, qui a du crédit" : ...je oÿ dire, n'a pas moult, a .I congnois, et homme d'auctorite, que il congnoit ung home marié, lequel ajouste foy au Ronmant de la Rose comme a l'Euvangile (CHR. PIZ., Déb. R. Rose H., 1401-1402, 139-140). La vi je neuf dames venues Qui se baignoient toutes nues En la fontaine, en verité Moult sembloient d'auctorite Et de grant valour et savoir. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 35). ...la aura tel port, tel maintien et telle contenance, quant en son hault siege sera assise, que elle semblera bien estre dame de tous, et chascun l'aura en grant reverence, comme leur sage maistresse et de grant auctorite. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 49). Si la verront et orront maintes vaillans dames et femmes d'auctorite ou temps present et en cil a venir (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 225).

Empl. trans. "Aveugler" : Mais mon corps, mes membres, mes yeux Ja ne souffrissent de cilz lieux La tres grant clarté reluisant, Qui trop me fust aux yeux nuisant, Et du tout aveuglast ma veue La tres grant lueur qu'ay veue, Se de mon conduit ne venist Vigour qui mon corps soustenist. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 78).

"Penser à qqc., choisir, s'arrêter à qqc." : Un jeux a pris a aviser Et, en mains lieux, crier a fais Les beaulx tournois (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 801). ...ainsi comme en celle tence Estoient d'aviser message Convenable, stillé et sage, Sebille, ma maistresse, et dont Fus conduite, s'avance adont Et devant Raison se presente. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 265).

"Prendre un bain, se baigner" : ...la avoit villains a grans tourbes, qui pour la grant chaleur du souleil en l'eaue se baignoient (CHR. PIZ., Ep. Othea L., c.1400-1401, 187). La vi je neuf dames venues Qui se baignoient toutes nues En la fontaine, en verité Moult sembloient d'auctorité Et de grant valour et savoir. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 35).

"Soldat armé d'un casque et d'une cuirasse" : Du costé devers midi vint Chevalerie o plus de vint Mille, je croy, de bacinés A harnois fourbis, biaux et nes. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 120).

De bouche. "Oralement" : ...Et a cel homme Dis la fondacion de Romme, Dont il meismes seroit la souche. Ce lui prophetisay de bouche. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 26).

"Matériel" : Cil qui reputes Tant eureux pour richeces brutes, Dont est bien grandement garni, Plus que le povre en est bani (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 200).

"Ceindre, passer autour de sa taille" : Une cainture qui pendoit Avoit cainte, dont les mordans Sembloient deux charbons ardans (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 105).

Au fig. Estre ceint de qqc. "Être plongé dans qqc., ne connaître que qqc." : Et aussi y paru aux sains, Qui de povreté furent cains. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 209).

Rem. Latin : Facilius est camelum per foramen acus transire, quam divitem intrare in regnum caelorum (Matth. XIX) ; Hassell 63, C45 et 215, R33 ; DI STEF. 136b, chameau.

"Chant" : Omer, le poete souvrain, Qui es arbres cueilli maint rain Dont il fist flajolz gracieux, Dont yssoit chant melodieux (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 46).

"Ressources" : Plus de mille nefs en charga, En occident les descharga En un fort chastel qu'acheté Y ot de son propre chete (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 142).

"Aller son chemin, cheminer" : Ces arbres que tu si haulz vois, Ou d'oysiaux on ot toutes vois, Qui on fruit et flour et verdure Et ombre font contre l'ardure Du souleil, c'est pour le confort Des passans qui cheminent fort, Car ilz se peuent aaisier Du fruit et eulx rassasier. Aucuns en goustent par delit Pour le goust qui leur abelit (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 41-42).

Adv. "Cher" : Or montons sus ce mont, amie, Si verras ce que t'ay promis A l'aide de Dieu, mes amis, Car de plus avant approuchier Nous le pourrions comparer chier. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 67).

Chose publique. "État, communauté, société" : ...exercitacion, Science et bonne entencion, Desir de la chose publique Deffendre contre force oblique Fist aumes mains. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 190).

Ciel de feu. "Troisième ciel après l'éther" : ...a cil arrivasmes Qui est au ciel de feu conjoint. Sa clarté en prent, car il joint A lui, et moult fort resplendist La grant clarté qui de lui yst : ether eest cellui appellez. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 76).

Premier ciel. "Première sphère qui sépare la région des éléments qui entourent la terre des sphères des planètes et des étoiles fixes" : Nous alasmes sanz cesser, tant Que le premier ciel respassasmes Qui est d'air (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 76).

"Mur, enceinte" : ...on feroit bien une grant legende Du long parler de la chiere trés grande Qu'on nous ot fait et du lieu ou lavande Croist et rosiers A grant foison sans façon de closiers, C'est es jardins ou a maint cerisiers, Et du beau lieu qui n'est pas clos d'osiers Mais de cloison Fort et belle pour oster l'achoison Des maulx qu'on fait au monde a grant foison. (CHR. PIZ., Dit Poissy R., 1400, 177-178). ...mainte maison Y vi qui de marbre ot cloison (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 52).